Lors d’un entretien à La Croix (2 février 2014 – lien en bas de page) Thierry Mandon, député PS de l’Essonne et maire de Ris-Orangis de 1995 à 2012, expliquait qu’
il y a de moins en moins de différences partisanes dans les gestions municipales. Les convergences ont été assez fortes ces dernières années. Un certain nombre de sujets qui pouvaient être clivants à droite comme à gauche sont devenus des sujets de préoccupation communs. À l’inverse, la droite se préoccupait davantage de la question de la sécurité. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Vidéosurveillance, police municipale: je ne dirais pas qu’il n’y a plus du tout de clivage mais il y a un net mouvement de convergence depuis une quinzaine d’années. Cela correspond à la fois à une mutation idéologique de la gauche sur ce sujet et à l’adaptation à une réorganisation de l’État obligeant les mairies à compenser les fermetures de commissariats ».
Nous sommes d’accord avec ce constat et la sécurité des Rueillois fait aussi partie de nos préoccupations et est au cœur de nos ambitions du bien-vivre à Rueil.
Notre ville a été classée deuxième ville la plus sûre de France (derrière Neuilly-sur-Seine et devant Versailles) dans une analyse conduite par RTL et rendue publique le 24 février dernier.
Nous sommes très contents du fait que nos concitoyens puissent vivre en toute quiétude.
Le bénéfice de ces bons résultats (notamment à Neuilly-sur-Seine) a été attribué à notre avis par les journalistes de RTL un peu rapidement à la vidéo surveillance.
Sans vouloir refaire l’histoire, selon un entretien de Patrick Ollier au magazine Le Point le 17 janvier 2007, la vidéo-surveillance à Rueil date de 2004 où un projet pilote coûtant 5 millions d’euros avait été lancé pour installer 30 caméras durant l’année 2005 et une centaine à terme (approximativement près de 50 000€ par caméra (pour 100 caméras) – voir les comparaisons sur le coûts en bas de page – Source : Le Point lien en bas de page). Il est bon de rappeler que un des premières décisions de Michèle Alliot-Marie, une fois Ministre de l’Intérieur du gouvernement Fillon (18 mai 2007 – 23 juin 2009) a été le 26 juillet 2007 de lancer un grand plan de triplement de la vidéo-surveillance en France (source : Le Monde : lien en bas de page). Une conviction familiale donc !
Bien placée , une caméra peut aider à élucider biens des problèmes sur la voie publique (exemple récent de la bijouterie rue Hervet à Rueil-Malmaison, braqueurs repérés , poursuivis et arrêtés), nous sommes d’accord…
… Mais s’agit-il pour autant de couvrir Rueil-Malmaison de caméras et dépenser de l’ordre de 10% du budget annuel de la commune (source : Cours des Comptes et études financières sur le coût de la sécurité dans les villes voir en bas de page). Nous n’avons malheureusement pas d’informations sur le coût actuel de la vidéo-surveillance de notre ville.
NOTRE AVIS
Nous sommes fidèles à nos valeurs de remettre l’humain » au cœur du développement du Bien-Vivre et comme moteur principal de la Transition de Rueil. Mettre l’humain au cœur du développement c’est avant tout respecter profondément sa capacité d’initiative et sa liberté ainsi que son droit à la vie privée.
La vidéo-surveillance doit donc être à sa juste place (par rapport à son efficacité réelle – voir les commentaires sur ce point en bas de page) entre :
• des actions concertées qui traitent des causes profondes de l’insécurité (traitement des trois types d’insécurités : sociale (plus personne n’est à l’abri de perdre un emploi, une situation), environnementale (vache folle, pollution, réchauffement climatique), et délinquance de voie publique) ;
• de la présence et de l’écoute dans tous les quartiers notamment de la part de la Police Municipale
• de la médiation pratiquée de manière professionnelle
• du développement de liens ou de partenariat avec le tissu associatif Rueillois pour une action concertée sur les trois causes d’insécurité (aller de plus en plus vers un traitement individualisé)
• de l’accompagnement pour prévenir la délinquance et l’incivilité (insertion sociale, éclairage public, etc.)
• de la sensibilisation et de la communication pour expliquer la politique et traiter du sentiment d’insécurité
• et des actions ciblées de surveillance et répressions ainsi que de l’accompagnement social pour éviter la récidive après une condamnation.
NOS PROPOSITIONS
Voici quelques illustrations des propositions que nous mettrons en œuvre au cours de notre mandature. Fidèle à notre volonté de consultation et de participation des citoyens, ces mesures seront débattues au plus près du terrain, Village par Village au sein des comités de Village rénovés.
Présence policière, médiation et prévention :
• Construire des partenariats (Associations, Police Municipale, Justice, travailleurs sociaux, éducateurs spécialisés, écoles, etc.) Village par Village et les faire vivre
• Notamment, renforcer les liens et les actions coordonnées avec le « comité local de santé mentale « , car parfois des violences, des nuisances de voisinage proviennent de personnes avec troubles psychiques qui ne sont pas , ou peu suivis et traités.
• Créer des lieux « loisirs libres » pour les jeunes, afin de permettre des activités de plein air sans perturber la quiétude du voisinage
• Renforcer l’écoute et l’aide aux victimes notamment les femmes
• Renforcer l’accès au droit et actions de sensibilisation des Rueillois aux questions de justice
• Renforcer la médiation sociale comme outil de tranquillité publique
• Former les acteurs des villages à la médiation sociale et citoyenne comme outil de cohésion sociale
Vidéo-surveillance :
• Publication annuelle du bilan du système actuel de vidéo-surveillance de Rueil-Malmaison et ceci Village par Village : nombre de caméras, emplacement, fonctionnement (en lien notamment avec le respect de la vie privée) coûts et efficacité
• Pour toute proposition d’installation de nouvelle caméra ; concertation avec les citoyens concernés (les riverains qui seront filmés au quotidien) sur :
◦ le pourquoi de l’installation de la caméra
◦ le respect de la vie privée
◦ des propositions d’actions de prévention et de présence de la Police Municipale en coordination avec la vidéoprotection
POUR DEPASSER LES CLIVAGES ET LES A PRIORI SUR CE THEME
http://www.lepoint.fr/actualites-region/2007-01-17/la-ruee-vers-l-ouest/1556/0/31973
Coûts de la vidéo-surveillance
T. Le Goff, J. de Maillard, « Le financement de la sécurité dans les villes », Revue d’économie financière, 2006, n°86 (www.aef.asso.fr/article.jsp?prm=39927).
Dans cet article, il est mentionné les coûts suivants :
• Une caméra mobile coûtant environ 4000€
• Pour fonctionner 24h/24, un dispositif de vidéosurveillance composé de 20 caméras doit être composé d’au-moins 5 personnes, soit un coût estimé entre 26000 à 28000 € par agent
• Les coûts d’installation de ces dispositifs (caméra, personnel de surveillance, moyens de communication et informatique) varient fortement d’une ville à l’autre en fonction de la technologie retenue.
◦ Amiens (2002) : près de 23 000€ par caméra installée
◦ Avignon (2003) : près de 29 000€ par caméra installée
◦ Strasbourg (2004) : près de 65 000€ par caméra installée
◦ Puteaux (2006) : près de 40 000€ par caméra installée
Il convient aussi de rajouter à ces coûts d’investissement les coûts de fonctionnement et de remplacement régulier du matériel. Une caméra se renouvelle en effet tous les 6 à 10 ans avec un coût d’environ 5000 € en investissement et de 7000 € en frais de fonctionnement par an.
A titre d’illustration et selon les informations que nous avons concernant ce thème à Rueil-Malmaison, en 2013 il a fallu remplacer le coeur système et 30 caméras. En 2014, une demande de subvention a été faite au Conseil Général 92 et au Fonds Interministériel de Prévention de la Délinquance pour poursuivre le remplacement des caméras qui représente un coût de 449 661 € HT avec une subvention de 76 442 € pour remplacer 22 caméras et en poser 8 nouvelles.
Efficacité de la vidéo-surveillance
Il est démontré que la vidéo-surveillance est peu efficace dans l’élucidation des crimes (on parle dans certaines études sérieuses de 3 % de crimes élucidés grâce aux images vidéos – moins de 2 % pour Saint-Etienne par exemple (source Chambre régionale des comptes de Rhône-Alpes, Rapport d’observations définitives. Commune de Saint-Etienne. Enquête sécurité publique. Exercices 2004 et suivants, 19 Mars 2010.) et peu efficace pour atténuer le « sentiment d ‘insécurité ».
De plus, ce système qui est intrusif dans la vie privée des citoyens, fait l’objet d’une réglementation rigoureuse sur le respect de la vie privée (conservation des vidéos, floutage des parties privées – fenêtre, etc.).
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