La mairie de Rueil a lancé une révision du Plan Local d’Urbanisme (PLU) sur le périmètre de l’écoquartier et l’enquête publique s’achève ce soir.
Le groupe Rueil en Vert a déposé les remarques suivantes auprès du commissaire enquêteur.
Tout au long de la phase de concertation la municipalité nous a répété qu’elle voulait de l’ambition et de l’innovation pour cet écoquartier. Nous allons montrer dans ce document que la révision du PLU ne reflète pas cette ambition ou plutôt que cette dernière est bien modeste.
-Page 34 Art. UAf1, on lit que les rez de chaussée de tous les bâtiments seront réservés à des activités économiques ou à des installations nécessaires aux services publics ou d’intérêt collectif.
-> Notre interrogation: y aura-t-il assez de demandes pour remplir ces locaux de rez de chaussée? Sachant que bien des surfaces commerciales en rez de chaussée à Rueil ne trouvent pas preneur.
-> Notre proposition : Proposer un pourcentage minimum dédié à ces activités, pour profession libérale médicale par exemple, car elles seront faciles d’accès. Mais il nous semble important de laisser une marge de faisabilité pour créer des logements d’accès facile réservés en priorité aux personnes à mobilité réduite.
– Page 38 chap 4 – stockage des déchets
Il est semble-t-il toujours envisagé d’étudier la mise en place d’un système de gestion centralisé des déchets. Nous sommes très sceptiques sur ce mode opératoire de collecte des déchets et nous publions une étude sur le sujet à la fin de ce document. En revanche nous demandons que la collecte des déchets organiques soit mise en place dès le début afin de fournir de la matière première à l’industrie du biogaz. Notre proposition est de collecter ces déchets en pied d’immeuble dans un 4è conteneur dédié à cet usage.
Le PLU envisage d’étudier la mise en place d’un système de gestion centralisé des déchets sans pour autant indiquer clairement où seraient installées les installations volumineuses de stockage et d’évacuation.
– Page 43, Hauteurs maximales des bâtiments
Le règlement exclut les cheminées de tous types (chauffage, ventilation, aération…) de hauteurs maximales. Cela concernera-t-il également l’usine du futur réseau de chaleur ? Nous aurions aimé savoir quelle sera la taille estimée de la cheminée de la future usine biomasse du réseau de chaleur.
- zone UAf1
Sur les hauteurs des bâtiments, il sera autorisé de construire des immeubles de bureaux de taille R+8 soit 38 m au faitage en tant que « signes architecturaux » !!!! C’est trop haut selon nous. Ces bâtiments risquent d’écraser le quartier
-> Notre proposition : nous recommandons une hauteur maximum de R+6 et favoriser l’épanelage des hauteurs des bâtiments, pour éviter l’effet massif de ces bâtiments et permettre l’installation de panneaux photovoltaïques en évitant les ombres entre bâtiments.
–Page 44 chap 5.1 Nous approuvons les dispositions pour favoriser l’isolation thermique des bâtiments existants.
– Page 46 Article UAF12 – Obligations imposées aux constructeurs en matière de réalisation d’aires de stationnement.
La ville affiche en réunion publique l’objectif de favoriser l’usage du vélo et de la marche à pieds. Or dans ce chapitre on s’aperçoit que les obligations en matière de réalisation d’aires de stationnement vont favoriser l’usage de la voiture car on sait que les parkings fonctionnent comme de véritables « aspirateurs à voiture ». Construire moins de places de parkings c’est aussi réduire le coût des appartements et des bureaux.
Sachant que la nouvelle gare du Grand Paris sera construite sur le site de l’éco-quartier et que de nombreuses lignes de bus y convergeront, nous demandons de réduire les exigences de places de parking, et de faire en sorte qu’on puisse partager les places entre les différents usages habitat/commerce/bureaux. Les places ne sont pas utilisées aux mêmes heures ; les commerces seront au pied des immeubles.
On se doit également d’anticiper l’évolution des modes d’utilisation de la voiture avec le développement de la location comme Autolib ou de l’auto-partage comme le co-voiturage.
L’éco-quartier se doit d’encourager ces nouveaux usages et limiter l’usage traditionnel en propriété individuelle pour les logements et l’accès aux bureaux.
Nos Propositions
Pour les logements : un maximum de 1 place si logement < 65 m2
Un maximum de 2 places si logement > 65 m2
Pour les bureaux : au lieu des 46% de surface de plancher préconisés réservés aux places de parking, nous demandons plutôt un maximum de 10 à 20%. Toutes ces places de parking doivent être équipées de prises électriques.
En parallèle, les entreprises doivent être incitées à organiser un plan de déplacement inter-entreprise (noté dans l’Agenda 21) pour favoriser le co-voiturage et l’usage de la future gare du métro Rueil Suresnes Mont Valérien et de la gare actuelle du RER ligne A, quitte à mettre en place des navettes pour acheminer les salariés jusqu’au plateau.
– Page 50 3.4.1 Pour les locaux de rangement des vélos et poussettes, les volumes sont clairement insuffisants. Si on veut inciter les familles à circuler à vélo dans le quartier, il faut vraiment leur donner la possibilité de ranger leurs vélos.
Idem pour 3.4.2
Pour les bureaux, il faut plus de place pour encourager les collaborateurs à circuler à vélo. Il existe un nouveau dispositif permettant aux employeurs de verser une indemnité aux salariés se rendant à vélo à leur travail, et il est prouvé que ces salariés sont en meilleure santé et moins absents que ceux qui circulent en voiture.
http://transports.blog.lemonde.fr/2015/09/27/indemnite-kilometrique-velo-pourquoi-ca-coince/
–Page 52 chap 2 et 3
Il est prévu de 15 à 25% d’espaces verts selon les zones. Il est important pour nous d’avoir un espace vert bien plus grand que cela, surtout de pleine terre. On connait le rôle primordial des espaces vers comme capteur de CO2, de rafraichissement au milieu d’espaces bâtis, et d’effet positif sur le cadre de vie. Il peut être utilisé comme espace public pour des manifestations festives municipales comme c’est le cas pour le terrain près du stade Michel Ricard.
–Page 52-53 article UAf15 – Obligations imposées aux constructions, travaux, installations et aménagements en matière de performance énergétiques et environnementales
En matière de performance énergétique pour l’éco-quartier, la ville ne fixe un objectif de consommation que pour le chauffage des logements, en l’occurrence 20 kwh/m2/an. Aucune exigence n’est fixée sur les consommations énergétique pour l’eau chaude sanitaire ou les électricités résiduelles. Rien non plus sur le total des consommations prises en compte dans la réglementation thermique.
Pour les bureaux c’est encore moins exigeant puisque la révision du PLU se contente de reprendre les exigences de la « réglementation thermique en vigueur » alors que se construisent partout en France des immeubles de bureaux à énergie positive comme Lyon par exemple. Cf annexe 1 et même à…. Rueil où Bouygues vient d’achever un bâtiment de 35 000 m2 à énergie positive (cf annexe 2).
De même cette révision du PLU « ambitionne » un taux de production d’énergies renouvelables supérieur à 50%. On aurait aimé plus d’ambition sur ce sujet avec un taux de 75% minimum.
CE taux pourrait être atteint dans la même configuration que celle envisagée par la ville à savoir une combinaison biomasse/gaz. Sauf qu’il faudrait prévoir d’acheter du biogaz plutôt que du gaz importé.
Annexe 1
Hikari, premier îlot mixte à énergie positive de la métropole de Lyon
Hikari, premier îlot à énergie positive combinant logements, bureaux et commerces, réalisé par Bouygues Immobilier et SLC avec le soutien du Nedo, agence japonaise de soutien à l’innovation et du groupe Toshiba, est l’une des pierres angulaires de Lyon Smart Community.
Situé au cœur du quartier de la Confluence à Lyon, l’îlot Hikari fait figure de démonstrateur en terme de maîtrise des consommations énergétiques.
Le quartier de Confluence à Lyon n’en finit pas de se transformer. En voie d’achèvement, la ZAC 1 livre, avec Hikari, l’une de ses opérations les plus emblématiques. «Ici, nous inventons et testons à l’échelle d’un quartier ce que sera la ville de demain: plus économe, plus agréable à vivre et plus durable», souligne Masaaki Yamamoto, directeur général du département Smart Community du Nedo, agence japonaise de soutien à l’innovation.
Conçu par l’architecte japonais Kengo Kuma et réalisé par Bouygues Immobilier et SLC, cet îlot de 12 800 m2 développe trois bâtiments à usage mixte – bureaux, commerces et logements – parés de technologies innovantes lui permettant de produire plus d’énergie qu’il n’en consomme.
Baptisé Hikari – «lumière» en japonais – cet îlot d’allure parallélépipédique est sculpté par des failles qui conduisent la lumière naturelle à l’intérieur des bâtiments. L’architecte a privilégié de larges ouvertures vitrées pour accentuer la luminosité et offrir des vues vers l’extérieur. La façade sud du bâtiment de logements (32 appartements) est dotée de panneaux photo-voltaïques bi-verre pour permettre d’optimiser les apports solaires selon les saisons.
Les toitures terrasses des deux autres bâtiments – Higashi (5 236 m2 de surface tertiaire sur 7 niveaux) et Nishi (2 246 m2 de bureaux sur 5 niveaux et 4 villas sur le toit) ont été couvertes de panneaux photovoltaïques. Surélevés et alignés à une hauteur de 1,5 mètre en retrait par rapport à l’acrotère, ils sont totalement invisibles depuis la rue.
Côté technique, l’îlot est équipé d’une centrale de cogénération à l’huile de colza et d’une centrale photovoltaïque conçues pour produire annuellement 476 MWh électrique. Une production qui permettra de couvrir 80% des besoins électriques et 90% des besoins en chauffage des occupants. Les panneaux photovoltaïques assureront le complément.
Le rafraîchissement des bureaux et des commerces est assuré grâce à une machine à absorption qui produit de l’eau glacée à partir de la chaleur de la cogénération et du froid de nappe phréatique.
Une gestion centralisée des paramètres de l’immeuble assurera une régulation optimale de la production de chaud ou de froid et gérera les surproductions ponctuelles d’énergie. Un système performant qui permettra non seulement de mesurer toutes les consommations mais aussi de relever les pannes, les écarts de productivité des installations et d’informer les usagers des performances de leur zone d’occupation.
ANNEXE 2
Green Office® Rueil (92) est un immeuble de bureaux à énergie positive conçu par l’architecte Jean-Michel Wilmotte.
Divisé en 2 bâtiments autonomes, ce Green Office® conjugue performance énergétique et bien‑être des occupants.
L’ensemble immobilier de 35 000 m² est loué en totalité. Unilever, géant mondial de l’industrie agroalimentaire, occupe le bâtiment Est. Ingérop (reconnu comme un acteur majeur en France de l’ingénierie, du conseil en mobilité durable, de la transition énergétique et du cadre de vie) et American Express (acteur de premier plan dans l’organisation de voyages d’affaires et spécialisé dans les moyens de paiement) occupent le bâtiment Ouest.
Les chiffres clés
Surface : 35 000 m2
Production estimée : 20,2kWh/m2/an
Consommation estimée 20,2kWh/m2/an
SOURCE : http://www.green-office.fr/fr/realisations/rueil/overview
ANNEXE 3 – RÉSEAU DE COLLECTE CENTRALISÉ
J’ai attaché au cahier de la consultation une étude qui nous a été communiqué par un consultant à propos du réseau de collecte pneumatique de Vitry.
Vous pouvez télécharger ce document en cliquant sur le lien suivant: