
Cécile Alavoine Berthaud a assisté à la 1ère balade urbaine organisée par la ville le 31 mai dernier dans le cadre de la concertation sur le futur éco-quartier. Nous publions ci-après son compte-rendu.
Avec Mme Langlart directrice, et M. Dangeon du cabinet UrbanEco, accompagnement en aménagement d’urbanisme, géré en SCOP (donc une structure de l’Economie Sociale et Solidaire).
Présence de 30 à 40 personnes, en majorité du quartier.
Objectif : parcourir ensemble, riverains, professionnels, une partie du périmètre concerné par l’écoquartier, pour échanger les impressions, les idées. Pas possible de rentrer sur terrains OTAN et Renault (vente pas encore réalisée) .
Départ place du 8 mai 1945, puis rue Galliéni, rue des Géraniums, rue Danton, rue Voltaire.
Le terrain OTAN est encore propriété de l’Etat. L’acquisition de Renault n’est pas encore conclue car le terrain n’a pas été dépollué. Un document sur les risques sanitaires est à l’étude entre la mairie et Renault. Mme L. confirme qu’une dépollution différenciée au regard de la destination du sol est possible, par ex avec phyto-remédiation (utilisation de végétaux qui ont la capacité d’absorber des molécules chimiques indésirables) .Cela peut s’anticiper bien avant la construction. Il faudra être très attentif à cela.
Des questions sur les parkings : combien sont prévus ? combien de places ? Plus on creuse, plus c’est cher, surtout à partir de la profondeur de 3 niveaux. Puisqu’il y aura la proximité immédiate de la gare Rueil- Suresnes- Mont Valérien et de l’écoquartier, il y a une recherche de cohérence globale, éviter un parking réservé à la seule gare ou à une seule catégorie de clients. Plutôt mutualiser avec les équipements publics, pour optimiser les horaires de stationnement différents pour les différents utilisateurs. Les origines géographiques de flux seront variables autour de la gare.
Bien sûr il y aura des parkings vélos.
Discussions sur les changements de comportement, de réflexes de recours automatique à la voiture, organisation à plusieurs, anticipation. Questions autour de l’école Robespierre, voisine immédiate de l’éco-quartier et de la future gare, déjà des problèmes de stationnement, de sécurité. « J’ai 4 enfants dont un bébé, suis obligée de prendre ma voiture pour les accompagner à l’école… » « Mais quel air vont-ils respirer ? » «Se poser les bonnes questions » «S’il y a moins de voitures et que les cheminements sont bien pensés, une autre organisation, il y aura moins de danger »
En passant rue des Géraniums, devant résidence HLM 5 à 6 étages, discussion sur la difficulté récurrente de mobiliser les habitants de ces résidences, ils ont beaucoup de mal à venir aux réunions : n’ont pas l’habitude qu’on leur demande leur avis, parfois trop de soucis personnels à gérer. (Ici ont-ils vraiment reçu l’invitation pour la réunion du 19 mai ? à vérifier car des gens du quartier n’avaient rien reçu). Les bâtiments ne sont pas dégradés; club de quartier RAIQ présent sur place. Mais forte précarité financière d’une partie des résidents (cf. chiffres sur document PLH) .La sociologue d’Urban eco va travailler sur ce sujet.
Action classique dans une concertation : pour aller au devant des riverains, Mme Linglart a prévu d’être présente au marché des Godardes avec des panneaux d’explication et pour répondre aux questions (pas de date fixée pour l’instant)
Urban eco va bientôt faire une analyse des bâtiments présents sur site Renault/Otan pour aider à la prise de décision de déconstruction ou de conservation.
La rue Galliéni sera requalifiée : élargie coté écoquartier. Début de la rue Voltaire/rue Danton pas d’élargissement, on ne touche pas aux pavillons, plutôt aménagement en « zone de rencontre », chacun, piéton, cycliste, automobiliste, étant obligé d’être vigilant.
Elargissement rue Voltaire plutôt vers l’actuel garage municipal car ce seront des immeubles de part et d’autres de la rue.
Réflexions en cours pour prévoir les accès à l’écoquartier, les entrées, sorties, les cheminements doux …Il existe des impasses (Gallieni, de l’arsenal..), elles seront requalifiées, ouvertes pour simplification de l’usage.
Discussions sur les axes intéressants de liaison de circulation piétonne à rechercher entre le site de l’écoquartier, les rues existantes proches et un peu plus éloignées, et vers le parc du Mont-Valérien. -> un exemple du rôle important de discussion avec les habitants qui connaissent bien les rues du quartier.
La salle polyvalente place J.Bru sera détruite (en mauvais état), une nouvelle est prévue. Grosse demande pour réunion de quartier, fêtes de famille …
Question sur les trottoirs abimés par les racines des arbres : maintenant on sait faire mieux, choix des essences, belle fosse de plantation…
L’ESAT du Château (Etablissement et Service d’Aide par le Travail) pour travailleurs handicapés souhaite profiter des travaux pour déplacer la structure vers la rue Voltaire, près du foyer, dans des locaux + adaptés.
Commerces: le Carrefour avait prévu de partir depuis longtemps, paraît-il. Il irait peut-être vers la gare (Rueil-Suresnes Mt Valérien). Le projet serait de plutôt conforter les polarités commerciales existantes (place maîtres vignerons, place 8 mai, marché, rue Danton..) et de ne pas en créer dans l’écoquartier …(OK mais si on ne veut pas faire de l’écoquartier une cité dortoir, il faudra de la vie dans la journée et donc des commerces de proximité dans l’écoquartier, au rez de chaussée des bâtiments ….)
Géothermie : envisagée avec réseau de chaleur, sous station possible pour les voisins hors ZAC. J’ai attiré l’attention sur le risque d’un paradoxe : les logements bien construits, bien isolés seront normalement de faibles consommateurs d’énergie, mais risque que le prix de l’abonnement à un réseau de chaleur géré par une entreprise privée soit très cher au regard de la faible consommation de KW de ces logements. -> ce système est faisable, économiquement viable s’il y a un gros consommateur d’énergie (piscine, gymnase) associé aux besoins des habitants. Mais il faudra que le gestionnaire du réseau de chaleur soit PUBLIC !
Il peut y avoir des îlots d’habitat coopératif, participatif, si elle est demandée pendant la concertation.
L’atelier sur la trame viaire pourra aider à définir la situation géographique des ilots qui seront attribués à différents aménageurs. Donc c’est important de manifester la demande pendant la concertation.
Début des travaux envisagés fin 2016 pour une durée de 15 ans, par phases.
Objectif de faire coïncider les travaux du tunnelier (réseau métro) et écoquartier , par ex pour l’évacuation des déchets.
La SPLA (société publique locale d’aménagement) qui gère le foncier de certains terrains municipaux sur Rueil va bientôt avoir l’autorisation d’être « aménageur » selon le décret de la loi ALUR.
Il y aura une enquête publique environ en janvier 2015.
Cela signifie des réunions publiques d’information, des avis sollicités auprès de nombreuses personnes et institutions, une période définie pour lire des documents en mairie et écrire des avis, propositions qui seront étudiées par un commissaire enquêteur. Il rendra un avis et le conseil municipal devra se prononcer.
L’étape de la rédaction d’avis individuels ou collectifs est très importante, il y en aura plusieurs tout au long de la construction de cet écoquartier.
Les étapes de la concertation sont indispensables et font partie de la définition d’un écoquartier, il faut que les habitants de Rueil jouent le jeu pour participer, pas seulement les râleurs et les experts ! Les ateliers de concertation sont là aussi pour former les habitants à ces enjeux, avec utilisation de panneaux, de plans, de gommettes, de « post-it » déplaçables pour configurer les emplacements d’immeubles, de voiries, imaginer la ville de demain …voir les modalités sur le compte rendu de la réunion du 19 mai et sur le site de la ville.
L’atelier Urban Eco me paraît de grande qualité, avoir une bonne expérience, une équipe aux compétences variées.
Seront-ils écoutés suffisamment par nos décideurs locaux ?
Cécile A.B.
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