Contre la bétonnisation de terres agricoles à Rueil

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Lors du conseil municipal du 31 mai j’ai voté contre 3 délibérations ayant trait à l’achat et revente par la municipalité de terres agricoles. Les délibérations 139 & 140 concerne l’achat par la ville de terres sises rue Léon Hourlier appartenant aux 2 derniers maraîchers rueillois possédant encore des terres à Rueil: M. Houdart (et sa soeur) et M. Levasseur. Ces terres sont acquises par la ville en vue d’être cédées à un promoteur pour y construire des maisons.

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Jardins partagés rue Léon Hourlier

Délibération 139 – Acquisitions de terrains à bâtir rue Léon Hourlier appartenant à M.Houdart

On commence donc avec les terres Houdart, famille historique de maraîchers rueillois. Malheureusement pour lui M. Houdart doit régler sa succession et pour cela il doit vendre des terrains. Que fait la ville : elle préempte. On se dit ouf la municipalité va mettre quelques terrains à l’abri de l’appétit des promoteurs. Hélas! La ville se comporte comme un promoteur et va revendre ces terres aussitôt acquises. On me répond la ville se contente de jouer son rôle d’aménageur. Mais de quelle aménagement parle-t-on ? Un léger élargissement de la rue Léon Hourlier peut-être. Il s’agit surtout de revendre très vite à un promoteur pour toucher des taxes d’aménagement. Voilà votre politique d’aménagement M. le maire : bétonner la moindre parcelle d’espace vert encore constructible.

Et pourquoi ? Parce que la ville a besoin d’argent. La belle affaire. Voilà où nous mène votre politique M. le maire votre politique qui a contribué à creuser l’endettement de la ville. Elle conduit à l’absence de choix dans la politique de la ville. On n’a plus le choix de préempter des terres pour leur conserver leur caractère agricole et rappeler aux Rueillois et rueilloises qu’autrefois leur ville abritait une activité horticole et maraîchère florissante. On a détruit les serres Théart. On laisse les terres Houdart disparaître sous le béton.

C’est de la politique sauve qui peut. On rachète tout ce qui peut se vendre et on revend.

Cette politique est détestable M le maire et je la condamne.

Délib 140 – Acquisitions de terrains à bâtir rue Léon Hourlier appartenant à M. Levasseur

 

Maintenant c’est au tour d’un terrain appartenant à M. Levasseur. M. Levasseur lui-même m’a expliqué qu’il laisse des personnes jardiner une parcelle sur un de ses terrains. Vous qui êtes si prompt à signer des conventions de partenariat vous auriez pu proposer à M. Levasseur d’occuper ses terres avec un projet de jardins familiaux.

Si la disparition des terres maraîchères et horticoles avait commencé bien avant votre arrivée M. le maire, vous resterez dans l’histoire de la ville comme celui qui n’aura pas su préserver les dernières terres agricoles de la ville, effaçant définitivement tout un pan de l’histoire économique et social de notre ville.

Délib 141 – Cession par avis d’appel ouvert à candidature de terrains communaux situés rue Léon Hourlier

En conclusion sur cette question des terres agricoles je voudrais dire qu’une politique de sauvegarde des terres agricoles est possible y compris dans un environnement urbain où la pression foncière est forte. Je voudrais citer ici le cas exemplaire de la ville de Mouans-Sartoux, ville de 10000 habitants des Alpes Maritime dans la banlieue de Cannes où la pression immobilière n’est guère moins forte qu’ici.

Eh bien le maire de Mouans Sartoux a acheté des terres en plein centre ville, les a déclaré terres agricoles dans le PLU et y a installé un fermier salarié de la commune. Les produits récoltés sont acheminés dans une légumerie construite sur le même terrain où ils sont transformés avant d’être livrés dans les cantines de la ville.

La ville a été parmi les 1ères en France à créer un Plan Alimentaire Territorial destiné à rapprocher production locale et consommation locale.

Le maire de Mouans-Sartoux n’a certes pas l’ambition d’atteindre l’autarcie alimentaire. Mais il fait sa part pour préserver une activité agricole sur son territoire.

Avec les 6500m2 que vous vous apprêtez à vendre à un promoteur M. le maire une autre politique était possible : un projet de maraîchage bio en lien avec les cantines et les écoles de Rueil qui aurait été exemplaire en petite couronne parisienne où toute activité agricole a disparu.

En conséquence je vote contre cette délibération.

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