La ville de Rueil Malmaison compte 2 crèches certifiées « écolo-crèche ». Mercredi 21 octobre dernier, j’ai eu le plaisir de visiter l’une d’entre elles, la crèche des Trianons,

rue Albert 1er. J’ai été reçu par la directrice Mme Nathalie Lanoe, Mme Marie-Laure Brun, directrice adjointe et par Mme Douine, coordinatrice pédagogique à la ville de Rueil. Mme Rita Demblon-Pollet, adjointe en charge de la petite enfance était également présente au début de cette visite.
Cette crèche est gérée selon les principes édictées par Ecolo-Crèche, une association loi 1901 créée à Marseille en 2013 : « Les crèches sont un levier pour engager les citoyens, professionnels, parents et enfants dans un modèle de société plus durable. »
C’est sous l’impulsion de sa directrice Mme Lanoe, que cette crèche s’est engagée dans le processus de labellisation qu’elles ont obtenue en 2 ans. Mme Lanoe insiste sur le fait que cette labellisation a été en travail d’équipe et que malgré la certification obtenue la réflexion est constante pour améliorer encore les pratiques.

Concrètement cette crèche fabrique elle-même sa peinture, sa pâte à modeler, sa lessive et même les produits nettoyants le tout à partir de produits naturels. La crèche s’est équipée d’une étuve pour contrôler la présence de germes sur les objets comme les tables à langer. Elles utilisent également un nettoyant à vapeur sèche pour éviter d’utiliser des produits chimiques.
Le désinfectant Milton a été banni alors qu’il était couramment utilisé pour le lavage des tétines. Il a été remplacé par du savon de Marseille et il en a résulté une disparition des allergies buccales chez les enfants.

Autre résultat spectaculaire: la quasi disparition des bronchiolites chez les enfants. Le personnel aussi constate une amélioration singulière de ses conditions de travail grâce à l’usage des produits naturels.
Les jouets sont conçus par l’équipe pédagogique, qui compte 30 personnes pour 80

enfants, en recyclant des bouteilles et bouchons en plastiques ainsi que des vieux cartons. Le personnel s’est aperçu que les enfants développaient une plus grande appétence au jeu avec ces objets dont la finalité n’était pas clairement déterminée (comme le sont les jouets ordinaires). Les puéricultrices trouvent également leur travail plus enrichissant en leur permettant de faire preuve de plus de créativité.
La crèche possède un composteur et un

lombri-composteur ainsi qu’un potager ou les enfants font pousser quelques légumes.
Les enfants sont sensibilisés aux gestes durables par l’entremise de Papystache, la mascotte de la crèche qui leur rappelle les bonnes pratiques au sein de la crèche.

La crèche a cessé d’acheter les couches d’une grande marque anglo-saxonne pour utiliser des couches bio-dégradables à 40%. Non seulement ces couches sont plus saines pour les enfants (elles recèlent moins de produits chimiques) mais en plus elles sont moins chères. Cependant le portage des couches reste un problème pour les puéricultrices. Uee solution consisterait à utiliser des couches lavables et d’en confier à la gestion à une société privée à travers un marché public (sous forme par exemple de délégation de service public). Nous évoquons cette question avec Mme Demblon qui étudiera la question.
En fabriquant elle-même ses produits d’entretiens et ses jouets, en achetant une couche plus saine pour les enfants, la crèche fait faire des économies non négligeables à la ville: environ 3000 euros/an.
Les parents aussi sont sensibilisés à la démarche notamment à la fabrication des produits écologiques lors de la journée porte ouverte. Tous comme le personnel ils sont incités à venir à la crèche en vélo pour limiter le trafic automobile autour de l’établissement.
L’alimentation aura été le seul bémol durant cette visite. Comme pour toutes les crèches et les écoles primaires de la ville, les repas des enfants sont fabriqués la veille et livrés chaque jour par la Sogeres, gérant de la cuisine centrale de la ville. Je ne peux que regretter à nouveau le processus de fermeture des cuisines dans les crèches orchestré par la municipalité depuis des années au profit des plats produits industriellement dans la cuisine centrale de la ville.
L’exemple des Trianons intéresse d’autres crèches de la ville et 2 d’entre elles sont en cours de certification. Comme me l’indique mes interloctrices il est important que l’envie vienne de l’équipe pédagogique pour que le projet soit un succès.
Néanmoins un certain nombre de bonnes pratiques pourraient sans trop d’effort être déployées dans les autres crèches de la ville. On pense notamment à l’usage du savon de Marseille en lieu et place d’un désinfectant bien connu mais fortement allergène. Utiliser des couches en partie biodégradables ne requiert pas plus d’effort.
Je veillerai à ce que ces bonnes pratiques soient reprises par la ville et qu’elles soient encouragées dans les autres établissements accueillant nos enfants.