« Transition écologique, mode d’emploi* » présente un panorama complet, actuel, à la fois réaliste et volontariste des solutions possibles pour « vivre mieux ». Que ce soit pour l’alimentation, la mobilité ou le rapport au travail, cet ouvrage nous invite à repenser nos modes de consommation sans pour autant prôner des mesures « punitives ». Le plus difficile reste à convaincre la majorité de nos concitoyens que tous pourraient profiter d’un nouveau modèle économique et social, qui doit venir non seulement des gouvernements mais aussi de la base.
Le chapitre « La ville autrement » évoque des pistes intéressantes qui pourraient être mises en œuvre :
Le Saviez-vous ? L’habitat est à l’origine de 42,5% de la consommation d’énergie finale française et de près de 28% des émissions de gaz à effet de serre, si l’on prend en compte l’ensemble de son cycle de vie […] A cela s’ajoutent les dépenses liées au transport, dans un contexte ou l’aménagement urbain, au cours des dernières décennies, a été façonné par la voiture, au point que celle-ci est devenue indispensable. […]
Dans ce contexte une ville plus soutenable est d’abord une ville qui permet à ses habitants de réduire leur consommation énergétique. Cela suppose d’agir à la fois sur le bâti et sur la structure même de la ville, afin de réduire les déplacements et de développer les mobilités douces, économes en énergie (vélo et marche à pied). Il faut notamment dé-spécialiser les espaces, ne pas séparer commerces, services publics, activités et habitat.
« La ville durable doit être une ville frugale ». Il s’agit pour les élus de ne pas afficher d’ambitions trop fortes et de réduire les consommations de ressources induites par ce processus de transformation.
– Il faut par exemple, plutôt que de lancer un programme de Vélib très coûteux, rendre plus aisé l’usage des vélos individuels : multiplier les aires de stationnement sécurisés à proximité des stations de train, bus ; modifier les règlements de co-propriété pour stationner son vélo à domicile.
– Sur le plan du bâti, la tentation « performantielle » demeure forte, or on ne peut construire des éco-quartiers partout, il faut tirer parti de l’existant, transformer les bureaux en logements et vice-versa, recycler, récupérer…
– Il s’agit également de favoriser les circuits courts, l’agriculture de proximité, la production locale d’énergie, la gestion locale des biens communs.
En conclusion, la transition écologique dans le domaine urbain ne se résume pas à l’adoption d’un agenda 21 local et de quelques réalisation prestigieuses. Elle implique de transformer chaque politique menée par la collectivité dans le domaine de l’habitat et des transports, mais aussi en matière de développement économique et commercial, et d’offres de services sociaux.
Pour voir des exemples d’expérimentations locales, voir le mouvement des « villes en transition » : http://villesentransition.net/
* « Transition écologique, mode d’emploi », Philippe Frémeaux, Wojtek Kalinowski, Aurore Lalucq, membres de l’institut Veblen, publié en décembre 2013 par Alternatives économiques.