L’association Ars Industrialis, présidée par Bernard Stiegler, organise une conférence samedi 1er mars intitulée: Savoir et industrie.
Je recommande vivement à ceux qui le peuvent (pas moi hélas !!) de s’y rendre et au passage j’en profite pour recommander la lecture des ouvrages de Bernard Stiegler.
Samedi 1er mars 2014
de 14 heures à 18 heures
Mairie du 2ème arrondissement de Paris
salle Jean-Dame, 17 rue Léopold Bellan,75002, métro Sentier, ligne 3 direction Gallieni
Entrée libre et gratuite
La société industrielle qui est apparue à la fin du XVIIIè en Europe Occidentale a modifié en profondeur le statut des savoirs – savoir théorique, savoir faire, savoir vivre.
Jusqu’alors privilège des clercs et d’un pouvoir essentiellement symbolique, les sciences formant le savoir théorique s’émancipant de la philosophie et de la théologie sont devenues le cœur du devenir économique – et, derrière lui, du devenir social qui s’en est trouvé profondément transformé – tout en contribuant à la destruction des savoir faire (comme le montrent les Fondements de la critique de l’économie politique de Marx).
Après que le XXè siècle ait vu naître en Amérique du Nord une nouvelle époque de l’industrie – taylorienne et consumériste, fondée sur le marketing et les industries culturelles, formant des marchés de masse en prenant le contrôle des comportements en court-circuitant les savoir vivre, dominée par le soft power américain – , le XXIè siècle voit la question des savoirs et de leur rapport à l’industrie revenir au premier plan.
Avec cette nouvelle question des savoirs émerge un smart power (c’est à dire une nouvelle stratégie planétaire de l’Amérique du Nord) tandis que de très profondes transformations de l’appareillage industriel se concrétisent à grande vitesse (y compris comme industrie de l’enseignement) à travers les réseaux numériques, les imprimantes 3D et l’automatisation généralisée.
Pour analyser ce contexte émergent, et pour y projeter de nouvelles perspectives, nous vous invitons à participer à la mairie du 2è arrondissement, le samedi 1er mars, à 14 heures, à une rencontre au cours de laquelle nous en débattrons à partir des quatre exposés suivants :
– Jean Paul Karsenty, Economiste, CNRS, ex-secrétaire général du conseil supérieur de la recherche et de la technologie :
Performance sans formance n’est que ruine de la responsabilité et de l’engagement.
– Gabriel Colletis, Economiste, Université de Toulouse 1, auteur de L’urgence industrielle !, ed. Le Bord de l’eau, 2012 et à l’origine du collectif Manifeste pour l’industrie publié dans Le Monde le 19 Octobre 2013 :
L’industrie comme bien commun.
– Olivier Landau, expert en stratégie industrielle
L’impression 3D : ruptures techniques, industrielles et sociales – et dernière brique de la révolution numérique ?
– Bernard Stiegler :
Savoirs, automatisation et désautomatisation.